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Hommage au vétérinaire Victor-Théodule Daubigny


Le Dr Maurice Roze président du conseil d’administration et représentant de la France au sein de la FAFVAC, a remis, en avril 2008, une plaque honorifique et la toute première médaille de la francophonie vétérinaire à Benoit Reid, arrière arrière-petit-fils de Victor-Théodule Daubigny ainsi qu’à sa fille Viviane.

 

Victor-Théodule est né en France le 1er mars 1836. Après ses études, il devient clerc de notaire puis vendeur d’assurance. À 23 ans, il épouse Marie-Élise Chouquet avec laquelle il fonde une famille. Malheureusement, douze ans plus tard, au moment de la guerre franco-prussienne, un obus détruit sa maison. Il remet alors en question son avenir dans ce pays aux prises avec de graves difficultés. Il rêve de liberté, d’espace et de plus de tranquillité pour lui et sa famille. C’est ainsi qu’un an plus tard, le 10 mai 1872, il prend la mer avec 400 autres personnes en direction du Québec, laissant femme et enfants, où il arrivera après 11 jours de navigation.

Après avoir trouvé un emploi chez un notaire, Daubigny s’installe sur une ferme à Lachenaie. En juin, il écrit à sa femme pour lui signaler qu’il a enfin découvert le petit coin de paradis qu’il cherchait et que prochainement, ils pourraient tous refaire leur vie au Canada. Hélas, à l’automne, il reçoit une lettre de ses beaux-parents, lui indiquant que sa chère Marie-Élise vient de mourir en donnant naissance à leur quatrième enfant. Complètement découragé, il décide de ne plus jamais retourner en France. Le temps de s’installer dans sa nouvelle vie, il laisse la garde de ses deux enfants vivants, sa fille Camille et son fils François-Théodule, à ses beaux-parents.

Victor-Théodule se rend maintenant compte que la vie en Nouvelle-France ne sera pas aussi facile qu’il le croyait. Dans les faits, les réalités économique, sociale et linguistique de cette nouvelle terre de France le rattrapent rapidement. Par exemple, il découvre qu’il est impossible de faire soigner ses animaux, faute non seulement du faible nombre de vétérinaires, mais surtout l’absence de vétérinaires pouvant s’adresser dans sa langue.

Décidé plus que jamais à changer les choses, il s’inscrit, à 40 ans, à la seule école de médecine vétérinaire existant au Québec, le Montreal Veterinary College, fondé il y a dix ans et qui vient d’ouvrir une section francophone destinée au Canayen français!

Entêté et talentueux, trois ans plus tard, Daubigny sort premier de sa promotion et se voit confier la direction de cette section. Mais il est toujours insatisfait de la place qu’occupent les vétérinaires francophones au Québec. Six ans plus tard, il décide donc, avec le premier vétérinaire canadien-français, le Dr Orphir Bruneau, de fonder la première école vétérinaire entièrement francophone en Amérique : l’École de médecine vétérinaire française de Montréal.

Mais une dispute survient entre les deux hommes et Daubigny décide de fonder sa propre école : l’École vétérinaire française de Montréal qui survivra à toutes les autres et qui deviendra la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal située à Saint-Hyacinthe.

On doit aussi à Daubigny, la mise en place de l’Association médicale vétérinaire française de Montréal en 1886, la première association francophone en Amérique vouée à la formation continue des médecins vétérinaires, la lointaine ancêtre de l’Académie de médecine vétérinaire du Québec.

Ajoutons à cela que le Dr Daubigny, très sensible à la reconnaissance du travail des vétérinaires et à la dénonciation du charlatanisme, fut l’un des fondateurs en 1902 du Collège des médecins vétérinaires du Québec et que l’on appelle maintenant, l’Ordre des médecins vétérinaires du Québec. Le Dr Daubigny en fut aussi le président de 1904 à 1906.

Sans l’acharnement du Dr Daubigny à vouloir offrir aux Canadiens français un enseignement vétérinaire dans leur langue, la médecine vétérinaire au Québec, au Canada, en Amérique du Nord et dans l’ensemble de la francophonie n’aurait jamais connu l’extraordinaire rayonnement que nous sommes à même de constater aujourd’hui.

C’est donc à juste titre que la Fédération des associations francophones de vétérinaires pour animaux de compagnie, la FAFVAC, est fière de remettre à titre posthume et ce, pour la première fois, sa plus haute distinction au Dr Victor-Théodule Daubigny. Par ses activités et sa carrière, il a permis non seulement de faire progresser la profession vétérinaire dans son pays, mais aussi d'en favoriser le rayonnement pour l'ensemble de la francophonie.