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La vaste majorité des médecins vétérinaires ignorent complètement s'ils sont bien protégés contre la rage

Posté le 09/11/2023

 

C’est le très inquiétant constat qui ressort de ce vaste sondage1 réalisé par la Fédération des associations francophones de vétérinaires pour animaux de compagnie (FAFVAC)2 auprès de 555 médecins vétérinaires travaillant en pratique des animaux de compagnie ou en pratique mixte au sein de la francophonie.

 

Bien que dans le monde la rage soit responsable annuellement du décès de près de 60 000 hommes et de femmes et que les médecins vétérinaires soient bien au fait de l’importance et de l’efficacité de la vaccination pour protéger tant les animaux que les humains, il est extrêmement préoccupant de découvrir qu’eux-mêmes semblent très mal renseignés sur leur propre degré de protection.

Même si les résultats obtenus lors de cette enquête révèlent que la moitié des médecins vétérinaires interrogés avouent avoir déjà été mordus, avec lacération de la peau, au moins une fois dans leur carrière, un médecin sur quatre souligne ne pas être vacciné contre la rage ! Pourtant, 70 % des médecins vétérinaires sondés jugent qu’il est « assez important » ou « très important » d’être vaccinés. 

Un autre élément frappant de cette étude est le constat que, peu importe les continents, il n’existe aucune unanimité chez les médecins vétérinaires en ce qui concerne leur compréhension de la durée de protection des vaccins antirabiques qui leur sont administrés. La moitié des médecins vétérinaires de la francophonie pensent que l’immunité dure cinq ans ou moins, et l’autre moitié croit qu’elle dure dix ans et plus! 

C’est au Maroc que les médecins vétérinaires estiment que l’immunité conférée par le vaccin est la moins longue : 94,1 % croient qu’elle dure cinq ans ou moins. Le Maroc est suivi du Mali à 87,6 % et du Burkina Faso à 85,8 %. En Suisse, les trois quarts des médecins vétérinaires estiment que l’immunité dure dix ans et plus, suivie de la France à 75,1 % et du Québec à 66,5 %.

 

 

Avec toute cette confusion au sujet de l’efficacité réelle de leur protection, il n’est pas surprenant de constater que 86,2 % desmédecins vétérinaires déclarent qu’il serait important de connaître leur taux d’anticorps contre la rage. À noter que seulement le tiers des répondants qui se sont déjà fait vacciner contre la rage ont pris la peine de faire vérifier leur taux d’anticorps, comme il est recommandé dans plusieurs pays. 

Autre donnée intéressante, seulement 44 % des médecins vétérinaires indiquent connaître les procédures de vaccination post-exposition contre la rage advenant qu’ils soient mordus ou mis en contact avec un animal potentiellement atteint de la rage.

Pour la Fédération des associations francophones en pratique des petits animaux, les résultats de ce sondage démontrent qu’il est urgent de mieux protéger contre la rage les médecins vétérinaires et leur équipe technique. La Fédération recommande que :

 

  • Des actions concrètes soient mises en place par les différentes associations vétérinaires afin d’informer et de sensibiliser les médecins vétérinaires et leur équipe technique quant à l’importance de mieux se protéger contre la rage, en particulier dans les régions ou la maladie est endémique. 

 

  • Les fabricants de vaccins contre la rage informent encore mieux les médecins vétérinaires et leur équipe technique en ce qui concerne la durée de l’immunité de leur produit. 

 

  • Dans chaque pays, les autorités gouvernementales concernées garantissent que tous les médecins vétérinaires et leur équipe technique qui le désirent puissent avoir accès à un programme de vaccination préventive gratuit ainsi qu’à un contrôle des anticorps, et ce, afin de s’assurer de l’efficacité de leur couverture vaccinale. 

 

  • Tous les étudiants en médecine vétérinaire et les étudiants en technique vétérinaire soient en mesure de recevoir sans frais un vaccin contre la rage et de bien comprendre le degré de protection induit par cette vaccination. 

 

  • Les instances gouvernementales fournissent aux médecins vétérinaires et à leur équipe technique des instructions détaillées sur la façon d’administrer la prophylaxie post-exposition contre la rage.

 

  • Pour un meilleur contrôle de cette zoonose mortelle, tous les décideurs politiques ainsi que l’industrie pharmaceutique financent des programmes ciblés et à grande échelle de vaccination contre la rage des populations canines affectées et collaborent à leur mise en place avec la profession vétérinaire.   

 

 

1. Sondage réalisé sur la plateforme Survey Monkey, auprès de 555 médecins vétérinaires travaillant en pratique des animaux de compagnie ou en pratique mixte au sein de la francophonie. Données recueillies entre le 10 mai et le 17 juillet 2023. Pour consulter l'ensemble du sondage.

2. La FAFVAC regroupe l’Algérie, la Belgique, le Burkina Faso, le Burundi, la France, le Gabon, le Mali, le Maroc, le Québec, la Suisse et la Tunisie. Ses objectifs, entre autres, sont d’harmoniser les activités entre les associations vétérinaires francophones, de faciliter la diffusion de l’information scientifique et de promouvoir des projets communs concernant le bien-être des animaux de compagnie. www.fafvac.org