C’est le très inquiétant constat qui ressort de ce vaste sondage1 réalisé par la Fédération des associations francophones de vétérinaires pour animaux de compagnie (FAFVAC)2 auprès de 555 médecins vétérinaires travaillant en pratique des animaux de compagnie ou en pratique mixte au sein de la francophonie.
Bien que dans le monde la rage soit responsable annuellement du décès de près de 60 000 hommes et de femmes et que les médecins vétérinaires soient bien au fait de l’importance et de l’efficacité de la vaccination pour protéger tant les animaux que les humains, il est extrêmement préoccupant de découvrir qu’eux-mêmes semblent très mal renseignés sur leur propre degré de protection.
Même si les résultats obtenus lors de cette enquête révèlent que la moitié des médecins vétérinaires interrogés avouent avoir déjà été mordus, avec lacération de la peau, au moins une fois dans leur carrière, un médecin sur quatre souligne ne pas être vacciné contre la rage ! Pourtant, 70 % des médecins vétérinaires sondés jugent qu’il est « assez important » ou « très important » d’être vaccinés.
Un autre élément frappant de cette étude est le constat que, peu importe les continents, il n’existe aucune unanimité chez les médecins vétérinaires en ce qui concerne leur compréhension de la durée de protection des vaccins antirabiques qui leur sont administrés. La moitié des médecins vétérinaires de la francophonie pensent que l’immunité dure cinq ans ou moins, et l’autre moitié croit qu’elle dure dix ans et plus!
C’est au Maroc que les médecins vétérinaires estiment que l’immunité conférée par le vaccin est la moins longue : 94,1 % croient qu’elle dure cinq ans ou moins. Le Maroc est suivi du Mali à 87,6 % et du Burkina Faso à 85,8 %. En Suisse, les trois quarts des médecins vétérinaires estiment que l’immunité dure dix ans et plus, suivie de la France à 75,1 % et du Québec à 66,5 %.